Bois peint et doré ; bronze ciselé et doré ; ayant conservé une large partie émouvante de sa garniture en drap rouge d’origine.
H. 97.5 cm. (38 ½ in.) ; L. 68.5 cm. (27 in.); Pr. 58 cm. (23 in.).
PROVENANCE : livrés en 1800 par Jacob-Frères pour servir dans la salle du Conseil de Napoléon Bonaparte, 1er Consul, au château de Malmaison (Hauts-de-Seine, région Île-de-France), qui fut, avec le palais des Tuileries, à Paris, le siège du gouvernement français de 1800 à l’automne 1802.
BIBLIOGRAPHIE : Percier et Fontaine, Recueil de décorations intérieures, 1801 (première édition complète en 1812), Paris, L’Aventurine (rééd.), commentaire de la pl. LV ; Johann David Passavant (auteur) et Johann Nepomuk Muxel (graveur), The Leuchtenberg Gallery. A Collection of Pictures Forming the Celebrated Gallery of His Imperial Highness, the Duke of Leuchtenberg, at Munich, Londres, 1852, p. 39 et pl. 262 ; Bernard Chevallier, « Malmaison, château et domaine des origines à 1904, Notes et documents, Paris, 1989, p. 91-93, 158-160, et p. 440, fig. 242 et 243 ; Amaury Lefébure, Société des Amis de Malmaison, Bulletin 2009, n° 44, p. 47-48.
ÉTAT DE CONSERVATION : ces sièges historiques importants le sont d’autant plus qu’ils sont présentés dans leur état resté intouché. Leur laque de couleur ‘bronze à l’antique’ et leur dorure sont dans un état muséal. Ces sièges ont conservé leurs toiles et leurs sangles d’origine, et, phénomène extraordinaire, l’un des deux fauteuils présente encore, au niveau de ses accotoirs et de son dos, le drap rouge d’origine commandité par Bonaparte 1er Consul, ainsi que les traces révélant l’emplacement des galons noir et d’or d’origine.
Dès juillet 1800, un an après l’achat du château de Malmaison par Joséphine (1763-1814), née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, épouse de Napoléon Bonaparte et future impératrice, le 1er Consul ordonna que l’on aménageât une salle du Conseil au sein de laquelle il pourrait régulièrement réunir ses ministres. Jacob-Frères livra pour la pièce deux petits lits de repos garnis chacun de deux oreillers, qui furent placés de part et d’autre de la cheminée, dix grands fauteuils, incluant la paire présentée ici, et dix tabourets en X en bois bronzé et doré – dont trois ont aujourd’hui retrouvés leur emplacement d’origine – accompagnés de six chaises en acajou.
Les Jacob comptent parmi les plus célèbres familles d’ébénistes parisiens qui parvinrent, sur trois générations actives dès le dernier tiers du XVIIIe siècle et jusqu’à la fin de la première moitié du XIXe siècle, à maintenir au premier rang la réputation de leur entreprise. Georges Jacob, le père de la dynastie, obtint sa maîtrise en 1765. De 1773 à la Révolution, il ne cessa de travailler pour le Garde-Meuble de la Couronne, fournissant les principales résidences royales. A partir de 1781, il occupa diverses fonctions dans sa corporation des menuisiers-ébénistes. En 1788, il devint syndic-adjoint et devait passer syndic l’année suivante. Sous le Premier Empire, Jacob-Desmalter devint menuisier-ébéniste-fabricant de meubles et bronzes de L.L.M.M.I.I. et R.R. (Leurs Majestées Impériales et Royales), l’Empereur et l’Impératrice étant également Roi et Reine d’Italie depuis 1805. Pendant tout le règne de Napoléon 1er, il fut le principal fournisseur du Mobilier Impérial, distançant et de très loin tous ses contemporains.
Ill. 1 – Vue actuelle de la salle du Conseil de Napoleon Bonaparte, 1er Consul, au château de Malmaison.