Exécuté pour le cabinet d’Ange-Laurent Lalive de Jully (1725-1779), Introducteur des Ambassadeurs à la Cour.
Bâti en chêne ; ébène et placages d’ébène ; bronze doré ; filets de laiton ; glace ; marbre rouge griotte.
H. 94 cm. (37 in.); L. 161.5 cm. (63 ½ in.); Pr. 49.5 cm. (19 ½ in).
ESTAMPILLES : JOSEPH à une reprise ; et J.F. LELEU à deux reprises, qui modifia et adapta le meuble vers 1764, lors de la réinstallation du cabinet ‘flamand’ de Lalive de Jully dans le nouvel hôtel particulier acquis par lui au 4-6 de la rue de Ménars, à Paris ; poinçon JME (Jurande des Menuisiers et Ebénistes) à une reprise.
MARQUES ET INSCRIPTIONS : Seligmann, inscription manuscrite à la mine de plomb, visible au centre d’une étiquette ovale de papier beige au pourtour dentelé et à double liseré rouge de la Maison Chenue, portant imprimé également en rouge la mention: CHENUE / EMBALLEUR / 5 RUE DE LA TERRASSE – PARIS; 4068 inscrit à la mine de plomb sur une étiquette circulaire blanche fixée sous le marbre ; présence d’une étiquette d’inventaire imprimée au nom de Getty.
PROVENANCE : exécuté à Paris vers 1758-1762, en suite d’un grand bureau plat, de son cartonnier, et de sa pendule, aujourd’hui conservés au château de Chantilly (inv. OA 357), de trois autres meubles ‘coquilliers’, pour le cabinet d’Ange-Laurent de Lalive de Jully (1725-1779), dans son hôtel particulier, sis à l’actuel n° 366 de la rue Saint-Honoré, à proximité de la place Vendôme, à Paris ; réinstallé vers 1764 dans le nouvelle hôtel particulier acquis par Lalive de Jully au 4-6 de la rue de Ménars à Paris; acquis en même temps que l’hôtel de la rue de Ménars par Jacques-Philippe de Choiseul-Stainville (1727-1789), maréchal de France et frère d’Étienne-François, duc de Choiseul-Stainville (1719-1785), ministre de Louis XV ; réinstallé vers 1785 dans le nouvel hôtel particulier du maréchal, sis rue d’Artois, à Paris, où il demeura jusqu’à sa vente du 23 novembre 1789 ; collection Seligmann, à Paris dans les années 20 ; vendu par ce dernier à Sir Philip Sassoon (1888-1939) ; collection de Sir Philip Sassoon, Bt., 25 Park Lane, à Londres ; inventorié à deux reprises dans la bibliothèque avant 1927 et en 1939 ; par héritage, collection sa sœur, Sybil Rachel Betty(1894-1989), née Sassoon, marquise de Cholmondeley, à Houghton Hall, Norfolk ; vente ‘Works of Art from Houghton Hall’, Christie’s Londres, 8 décembre 1994, lot n° 80 ; acquis à la vente par Ann et Gordon Getty ; The Ann & Gordon Getty Collection, vente Christie’s à New York, le 22 octobre 2022, lot n° 28 ; acquis à la vente par la galerie Steinitz à Paris.
EXPOSITIONS : Three French Reigns (Louis XIV, XV, & XVI), Loan Exhibition in Aid of the Royal Northern Hospital at 25 Park Lane, Londres, du 21 février au 5 avril 1933, cat. n° 541 de l’exposition (repr. dans le catalogue dans la Large Drawing Room, p. 75, fig. 65) ; Portrait of an English Country House: Houghton Hall, Houston, The Museum of Fine Arts, du 21 juin au 20 septembre 2014, San Francisco, Legion of Honor, du 18 octobre 2014 au 18 janvier 2015, Nashville, Frist Art Museum, du 13 février au 10 mai 2015 ; Aux sources du Néoclassicisme : l’incroyable mobilier de monsieur Lalive de Jully, Château de Chantilly, musée Condé, du 02 mars au 29 avril 2024 (pour la première fois depuis la vente de 1770, le meuble « coquillier » présenté ici et le bureau-cartonnier des collections du duc d’Aumale à Chantilly ont à nouveau été réunis).
Ce cabinet flamand fait partie d’un ensemble de meubles en ébène, commandé par Lalive de Jully au bronzier Philippe Caffieri, assisté de l’ébéniste Joseph Baumhauer. L’ensemble comprenait un grand bureau (aujourd’hui au château de Chantilly) et quatre meubles-vitrines, dont le coquillier présenté ici. Le cabinet flamand était orné de boiseries dorées formant deux portiques d’ordre corinthien autour de la cheminée et sur le panneau en vis à vis.
La première mention de ce mobilier se trouve dans le livret que Lalive consacra à sa collection en 1764. Il y indique qu’il se trouve dans le cabinet flamand de sa maison rue de Ménars, pièce dans laquelle il avait accroché les tableaux étrangers de sa collection, presque tous des écoles du Nord.
Ce mobilier présente une importance capitale dans l’histoire des styles. Sa commande marque la première réalisation du style néoclassique dans le mobilier, saluée comme telle par les contemporains.