Granit rose de l’Oural, sculpté au sein de la manufacture lapidaire impériale d’Iekaterinbourg, Oural, Sibérie occidentale.
Bronze ciselé et doré : fonderie impériale de bronze de Saint-Pétersbourg.
H.56 cm. (22 in.).
PROVENANCE : collection du comte Alexandre Sergueïevitch Stroganoff (1733-1811), au palais Stroganoff, à Saint-Pétersbourg, puis descendance ; Sammlung Stroganoff, Leningrad, vente de la collection Stroganoff, à Berlin, Rudolph Lepke’s Kunst -Auctions – Haus, 13 mai 1931, lot n° 142 ; vente anonyme à Paris, Hôtel Drouot, étude Beaussant Lefèvre, le 25 avril 2003, lot n° 133 ; collection Hubert Guerrand-Hermès ; collection galerie Steinitz à Paris.
BIBLIOGRAPHIE concernant la collection Stroganoff : Louis Réau, « L’art français du XVIIIe siècle dans la collection Stroganov », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, 1931, fasc. 1, p. 62-68 ; Penelope Hunter-Stiebel, Stroganoff, the palace and collections of a Russian noble family, New York, 2000 ; I. Sychev, Russian Bronze, Moscou, 2003.
EXPOSITION concernant la collection Stroganoff : Les Stroganoff, une dynastie de mécènes, catalogue de l’exposition présentée à Paris, au musée Carnavalet, du 8 mars au 2 juin 2002.
Cet imposant vase couvert, orné de deux imposantes figures de sirènes coiffées du némès égyptien et à la taille ceinte d’un shendyt (pagne), est emblématique de la collection du comte Alexandre Sergueïevitch Stroganoff (1733-1811), qui prit la direction administrative des trois manufactures lapidaires impériales russes – celles de Peterhof, de Iekaterinbourg et de Kolyvan – en 1800. Dessiné par une figure majeure du néoclassicisme russe, Andreï Nikiforovitch Voronikhine (1759-1814), architecte protégé du comte qui initia sa carrière, et sans doute son fils naturel, le vase a été sculpté vers 1805 au sein de la manufacture lapidaire impériale d’Iekaterinbourg, puis monté en bronze doré dans la fonderie impériale de bronze de Saint-Pétersbourg. Il présente des analogies avec plusieurs vases montés, tous dessinés par Voronikhine, aujourd’hui conservés dans les collections du musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
Notre vase apparait de manière magistrale sur un portrait posthume et hautement symbolique du comte Stroganoff (Ill. 1), peint en 1814 par Alexandre Grigorievitch Varnek (1782-1843), d’après la toile exécutée en 1804 par le peintre français Jean-Laurent Mosnier (1743–1808), montrant le comte portant désormais l’habit de président de l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg.