Art colonial espagnol, exécuté à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, très certainement pour le compte d’un haut-dignitaire de l’un des deux principaux districts administratifs fondés par la couronne de Castille dans ses possessions d’outre-mer : celui de la vice-royauté du Pérou créé par Charles Quint en 1542 ou celui de la Nouvelle-Espagne à Mexico intauré dès 1535.
Bois exotiques ; ébène et bois noirci, marqueteries de nacre et d’écaille colorée rouge ; cuivre doré.
H. 280 cm. (110 ¼ in.) ; L. 176 cm. (69 ¼ in.); Pr. 48 cm. (19 in.).
Provenance : collection particulière.
Bibliographie comparative : María Campos Carlés de Peña, Un legado que pervive en Hispanoamérica, El mobiliario del Virreinato del Perú de los siglos XVII y XVIII, Madrid, 2013, p. 241-287.
Ce cabinet ‘baroque’ d’apparat, appelé gavetero par les espagnols, constitue un très rare témoignage illustrant toute la sophistication des arts décoratifs coloniaux espagnols au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier à Lima, ville fondée le 18 janvier 1535 par le conquistador Francisco Pizarro sous le nom de « la Ciudad de los Reyes » (« la Cité des Rois ») et à Mexico, capitale de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne. Exécuté, très certainement pour un haut-dignitaire établi au sein de l’un de ces deux principaux districts administratifs créé par l’Espagne pour gérer ses immenses possessions d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, le meuble présente un bâti en bois indigènes – les bois les plus usités étaient l’acajou, le noyer et le cèdre du Nicaragua – très richement orné d’incrustations de nacre et d’écailles de tortue colorée rouge insérées dans des bordures festonnées en ébène et en bois noirci, le tout réhaussé d’ornements en cuivre doré.