d’intérieurs authentiques
« Recréer, à l’aide de boiseries authentiques, un cadre digne des œuvres que nous y présentions, a toujours été pour nous une source d’inspiration. Mes parents bien avant moi avaient su, grâce à leur approche si personnelle et originale, faire reconnaître et apprécier aux amateurs le « goût Steinitz ». A travers nos multiples réalisations chez nos clients, mais aussi dans les plus grandes expositions internationales, l’envie de surprendre et d’émerveiller nous a amené à réunir une collection de boiseries, cheminées, parquets et autres éléments architecturaux unique au monde.
De la boiserie de l’hôtel du Maine installée par mon père au sein de l’ambassade des Etats-Unis à Paris aux merveilleuses boiseries de l’hôtel du Bois-de-l’Etang qui ornent aujourd’hui le salon d’honneur de notre hôtel sur cour rue Royale, que de spectaculaires projets réalisés au fils des années. »
« QUELQUES ATMOSPHÈRES RÉALISÉES PAR MES PARENTS DANS DIFFÉRENTES BIENNALES DES ANTIQUAIRES DE PARIS, SOURCES D’INSPIRATION DONT JE NE ME LASSE PAS … »
« QUELQUES-UNES DES BOISERIES COMPOSANT NOTRE INVENTAIRE… »
EXCEPTIONNEL ENSEMBLE DE BOISERIES PROVENANT DU CÉLÈBRE PALAIS PAAR À VIENNE
COMMANDITÉES PAR LE COMTE WENZEL-JOSEPH VON PAAR, ET EXÉCUTÉES ENTRE 1765 ET 1771 SOUS LA DIRECTION DE L’ARCHITECTE ISIDOR CANEVALE (1730-1786)

DEUX EXCEPTIONNELS ENSEMBLES DE BOISERIES DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIIE SIÈCLE ATTRIBUÉES À JACQUES VERBERCKT
D’origine flamande, Jacques Verberckt naquit à Anvers, d’un père contrôleur des rentes aux états du Brabant et d’une mère, née Van der Woort, appartenant à une grande famille d’artistes flamands. Il se forma chez son oncle Michel Van Der Woort (1667-1737), notamment connu pour avoir exécuté des travaux de sculpture pour la cathédrale d’Anvers. La date exacte de son arrivée en France reste inconnue. Il était encore présent à Anvers en 1715-1716. Arrivé à Paris, Verberckt s’installa alors rue Montorgueil, une rue où demeurait également le sculpteur Pierre Taupin, membre de la fameuse Société pour les Bâtiments du Roi qui lui céda sa place en 1726. A compter de cette date, une nouvelle génération de sculpteurs plus jeunes entourèrent Jules Degoullons et les derniers membres fondateurs de cette Société créée en 1699. Jacques Verberckt et Mathieu Legoupil furent logés par Degoullons rue de Cléry.
Le 17 décembre 1726, Verberckt épousait Marie Delatre, nièce de la femme de Degoullons, en présence de Robert de Cotte, Premier architecte du Roi. Il reçut ses lettres de naturalisation à la fin de l’année 1732 ou au tout début de l’année 1733, année au cours de laquelle il fut également agréé à l’Académie royale, seul membre de la Société à avoir postulé pour cette prestigieuse institution. Verberckt s’inscrivit dès lors en digne successeur de Degoullons, bénéficiant pour ce faire de la protection bienveillante de Gabriel, successeur de Robert de Cotte. Le 16 décembre 1734, Mathieu Legoupil quitta la Société en lui cédant ses parts, le laissant désormais seul associé de Degoullons. Ce dernier, malade, se démit à son tour en 1736. Désormais seul et unanimement considéré comme le plus habile sculpteur de son temps, Jacques Verberckt devenait désormais le principal sculpteur ornemaniste des Bâtiments du Roi, cela au moment précis où Louis XV décidait d’engager les grands travaux de reprise de décoration au château de Versailles1.
- Source : Pons, op. cit., p. 76-78.
UNE « SINGERIE » À PARIS SOUS LOUIS XV



A gauche, détail de notre boiserie ; à droite, dessin de Christophe Huet (1700-1759), La lanterne magique, dessin préparatoire à la sanguine pour une gravure, signé et daté 1741 en bas à gauche, 16.4 x 21.3 cm. Valenciennes, musée des Beaux-Arts. Ces boiseries puisent en partie leur source d’inspiration dans l’oeuvre de Christophe Huet (1700-1759), qui dans les années 1730, et dans la tradition de Watteau, de Gillot et surtout de Claude III Audran, multiplia les dessins arabesques à motifs de singeries parodiant les actions de la vie humaine, dessins qui influencèrent
considérablement ses contemporains. Ce renouveau pour le goût burlesque, dont les premières manifestations dataient de la fin du XVIIe siècle, fut en grande partie redevable à l’influence de la comédie, et en particulier à la fameuse Commedia dell’Arte qui tournaient en dérision faits et sentiments. A Paris, lorsqu’un spectacle était donné à l’Opéra, il n’était pas rare que les Italiens en produisent presque au même moment une satire comique sur un thème identique. De nombreux personnages de la comédie italienne furent ainsi transcrits, au début du XVIIIe siècle, dans les arabesques de Watteau, de Gillot, de Lancret ou d’Audran. Les singeries, très appréciées à l’époque, furent au même titre associées aux grotesques, à l’image de celles que Christophe Huet peignit, entre 1735 et 1740, au sein de deux ensembles décoratifs majeurs du XVIIIe siècle : la Grande et la Petite Singerie du château de Chantilly, respectivement situées au 1er étage et au rez-de-chaussée des appartements des princes de Condé, cousins du roi Louis XV et princes du sang1.
- Voir Nicole Garnier-Pelle, Anne Forray-Carlier et Marie-Christine Anselm, Singeries & exotismes chez Christophe Huet, Saint-Rémy-en-l’Eau, 2010.
LA COQUILLE « EN AILES DE CHAUVES-SOURIS », UN MOTIF CHER À VERBERCKT




Ces boiseries en chêne naturel exécutées à Paris dans les années 1730-1735 présentent une éblouissante qualité de sculpture, ordonnées autour de puissants jeux rectilignes de moulurations. Les panneaux en léger ressaut de la cimaise apparaissent à fond uni, pratique courante à l’époque, visant à souligner toute la richesse du répertoire sculpté des grands panneaux du registre supérieur. Seuls les panneaux à hauteur de cimaise des portes affichent des angles en écoinçons flanqués de délicates agrafes rocailles. Les grands panneaux montrent un somptueux décor sculpté, rigoureusement symétrique, et concentré au niveau des découpes ‘en arbalète’ des bordures supérieures et inférieures de chacun d’entre eux.
De singulières coquilles festonnées et palmées à filets de perles, déliées en forme d’ailes de chauve-souris, soulignées de petits boutons de fleurs, de palmettes fleuronnées, couronnées d’un motif d’ove, et flanquées de larges volutes d’acanthes ou godronnées, ornent les extrémités des grands panneaux. Deux trumeaux de glace dont un de cheminée, disposés en vis-à-vis, et à découpe ‘en arbalète’ à coquille centrale, présentent respectivement une partie supérieure ornée d’un trophée musical pour celui en vis-à-vis de la cheminée, et d’un fond sculpté ‘à mosaïque et à rosaces’ pour le second. Les dessus de porte à fond uni sont, à l’image des registres inférieurs de ces portes, enrichis de petites agrafes rocailles disposées au centre et aux angles en écoinçon de chacun d’entre eux.
Nos boiseries appartiennent à un style particulier qui marqua dans les années 1735 la fin des travaux de Jules Degoullons et le début de la carrière de Jacques Verberckt, deux des plus éminents sculpteurs des Bâtiments du Roi, tous deux membres de la fameuses Société pour les bâtiments du Roi qui œuvra, tant dans les résidences royales que chez les particuliers, entre 1699 et 1736.
EXCEPTIONNELLE SUITE DE PANNEAUX À DÉCORS ARABESQUES, EXÉCUTÉS VERS 1781 POUR LA « FOLIE » DE NICOLAS BEAUJON (1718-1786) À PARIS, ET AYANT APPARTENUS À HONORÉ DE BALZAC AU XIXE SIÈCLE


Ces panneaux historiques proviennent de l’ancien pavillon des bains que se fit bâtir vers 1781 le célèbre financier Nicolas Beaujon (1718-1786), au sein d’un ensemble «champêtre » appelé la « Folie Beaujon », créé à partir de 1781 sur un immense terrain de douze hectares par l’architecte Nicolas-Claude Girardin (1749-1786), un collaborateur d’Étienne-Louis Boullée, qui lui édifia également la chapelle Saint-Nicolas-du-Roule et l’Hospice Beaujon en 1784.
Le bâtiment, aujourd’hui détruit, se trouvait au n° 12 de la rue Fortunée, actuel n° 22 de la rue Balzac. Il était passé en février 1840 aux mains d’un spéculateur du nom de Jean-Raphaël Bleuart qui l’avait revendu à un certain Pierre-Adolphe Pelletreau qui le céda à Honoré de Balzac, le 28 septembre 1846.